l’expérience de l autre
L’expérience de l autre
« Ils ne sont pas assez éloignés pour ne pas les voir, ni assez étrangers pour les oublier. Pas assez proches pour les reconnaître, ni assez familiers pour écrire avec eux une histoire commune. Si on les croise ici et là, on tourne parfois la tête, on regarde ailleurs ou on les observe de loin, tels des passants spéciaux sur un autre chemin, marginalisés, relégués. Dans notre couloir de circulation bien balisé, on ne traverse guère pour les rejoindre ; on ne se risque pas à trop de proximité. »
Charles GARDOU
Réalisation de L’expérience de l autre.
Documentaire réalisé par Tony WAJSBROT et Stéphane TARIFFE en co production, LE REMEDE & CAMERA LUCIAD, en 2015 autour des résidents polyhandicapés. C’est une immersion dans un monde méconnu, à la Réunion au sein d’une Maison d’Accueil Spécialisée. Le foyer Albert BARBOT à Bois d’olive est l’œuvre du révérant Père Favron qui a anticipé les grandes lois sociales qui ont transformées la vie à L’île de la réunion.
Le père Favron
René Jean-Baptiste FAVRON est né le 26 mai 1911 à Baguer-Morvan, près de Saint-Malo. Très jeune, il confie à un père rédemptoriste son intention de devenir prêtre. Il n’a que dix ans quand il perd sa mère. Deux ans plus tard, il entre au petit séminaire des Rédemptoristes de Mouscron en Belgique. Quand il reviendra chez lui pour les vacances d’été 1924, il sera frappé par la détérioration de l’état de santé de son père et de son courage face à la maladie. A quatorze ans, René Favron est rappelé au pays pour l’enterrement de son père. Il tombe malade à son tour et doit quitter le séminaire pour revenir dans sa famille.
Considéré comme un sujet de valeur, il est toutefois envoyé à Rome pour faire des études de théologie à l’Université grégorienne. A cause de son état de santé qui le conduit régulièrement à l’hôpital, les Eudistes refusent de le recevoir à nouveau dans leur congrégation. Il sent sa vocation anéantie.
Il décide alors de frapper à la porte des Pères du Saint- Esprit, près de Saint-Brieuc, où il reçoit, le 29 mars 1939, l’ordination sacerdotale. Il demande à être rattaché au diocèse de Saint-Denis de La Réunion, alors terre de mission.
L’arrivée à La Réunion
Le Père Favron arrive le 17 juin 1939 à La Réunion dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale avec un blocus maritime instauré par les Anglais basés à l’île Maurice. La Réunion se trouve coupée de la métropole. Elle ne peut plus exporter son sucre ni importer de complément de vivres et matériels.
Durant sa vie de curé sur l’île, René Favron est confronté à des situations de misère et de souffrance extrêmes.
Création du premier petit hôpital d’enfants
En novembre 1946, le Père Favron décide de fonder un petit hôpital d’enfants et réunit dix personnes de bonne volonté assemblées autour d’une table, venues pour lui faire plaisir, sans trop de conviction. Mais elles se rallient vite au Père Favron lorsqu’il leur expose son projet de crèche pouponnière.
Après avoir mis en place dans le diocèse la “Légion de Marie”, il part de 1947 à 1948 poursuivre cette mission à Madagascar, dans l’ex-Congo belge, puis au Gabon et au Cameroun. En 1949, administrateur de la paroisse de la Ravine-des-Cabris, il reprend son bâton de pèlerin pour prêcher “la mission du Grand Retour”. De paroisse en paroisse, dans toute l’île, la Vierge de Notre Dame du Grand Retour est portée en procession par des foules ferventes.
Grand prédicateur populaire à la verve intarissable
Le Père Favron, qui se dit pourtant très timide, s’impose “grand prédicateur populaire à la verve intarissable” dès qu’il s’agit de lancer un appel à la solidarité pour pouvoir soigner et aider les plus démunis….
retrouvez la suite à cette histoire dans ce documentaire : L’expérience de l autre.